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Semaine de la surdité: des malentendants nous entraînent dans leur monde

21 septembre 2014, 19:05

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Semaine de la surdité: des malentendants nous entraînent dans leur monde

Les mots se forment sur des carnets, à travers divers gestes. Jess Mallié et Mervyn Anthony sont malentendants et, à l’occasion de la semaine de la surdité, qui se tient à partir de ce dimanche 21 septembre, ils nous entraînent dans leur monde. S’il reste encore beaucoup à faire en ce qui concerne «l’intégration» des sourds dans la société, Mervyn Anthony, étudiant en droit, se dit confiant en l'avenir.

 

«C’est aussi un peu à nous de nous adapter à la société», estime le jeune homme, qui lit sur les lèvres. «Loin d’être un véritable handicap, cela peut être  une source d’inspiration», poursuit-il, tout en indiquant que les choses ne sont pas toujours faciles et que bien des portes se ferment devant eux. «Je suis un des meilleurs Disability Inspirational Keynote Speakers de l’Afrique. Quand je serai avocat, je recruterai un vélotypiste (NdlR, quelqu’un qui s’occupe du sous-titrage des communications orales en direct) pour me faciliter la tâche», fait-il ressortir.

 

Mais pour Jess Mallié, sourde et muette, «la surdité est le handicap le plus lourd qu'on peut avoir. Quand on ne peut pas communiquer, il est difficile d’expliquer vos problèmes à une personne qui ne comprend pas le langage des signes». Elle explique: «Quand on ne me comprend pas alors j’écris.» Et la jeune femme finit par lâcher: «Quand on ne fait pas l’effort de vous comprendre, il vaut mieux se tenir à l’écart».

 

Et de poursuivre : «Quand j’ai réussi  aux examens du CPE, je suis partie dans un collège, mais mes enseignants n’étaient pas formés. L’adaptation a été difficile. Heureusement que ma mère était là. Elle a demandé que je  reste dans la classe, mais ce n’est pas tous les instituteurs qui ont accepté. En arrivant en Form V, j’ai été transférée dans un autre collège, où il y avait un interprète.»

 

Trouver un emploi n’est également pas de tout repos. «Dès que vous dites que vous souffrez de surdité, on vous dit qu’on vous recontactera. J’ai envoyé mon CV à plusieurs firmes, mais aucune réponse», déplore notre interlocutrice. 

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 5 % de la population mondiale est atteinte de déficience auditive. Liinaa Muttur, Speech Language Pathologist and Audiologist à la Society Of Welfare Of The Deafs, explique qu’il y a une différence entre la perte d’audition et la surdité. Les malentendants sont ceux dont l’ouïe est affectée de 90 %  à 100 %.